- trust and go forward

mo nighean ruadh - my red haired girl ; sobriquet d'affection que donnait iain urquhart à sa seule enfant. le gaélique des highland résonnait souvent au sein de leur grande maison, et marsaili en usait régulièrement avec sa famille. aujourd'hui entourée de londonien, elle ne s'en sert que pour jurer et pour amuser ses amis.

Meane weil, speak weil and doe weil - sa langue n'est pas le seul héritage qu'elle chérit ; elle est une fière écossaise qui, comme la grande majorité de ses compatriotes, ne se sent que très peu britannique. plus jeune, en entendant l'histoire de son clan, elle se surprenait à rêver d'une nouvelle révolution. elle épluchait les livres d'histoire à la recherche d'anecdotes sur ses ancêtres et du prochain prétendant stuart. patriote, nationaliste peut-être, elle possède plusieurs vêtements aux couleurs des urquhart, et porte le tartan de sa famille avec fierté.

HOMOSEXUALS ARE REVOLTING - elle venait d'arriver à londres quand le gay liberation front organisa la première marche des fiertés du royaume-uni, en juillet 1972. il était dangereux de s'y montrer, mais ses talents de couturières et son implication dans le milieu gay londonien lui ont permis de dégoter une couverture suffisamment efficace pour ne pas être reconnue. que risquait-elle, de toutes manières ? elle était veuve, loin de sa famille, propriétaire d'un appartement et son propre patron. l'avenir de marsaili ne dénotera pas : son activisme pour les droits de la communité LGBT ne cessera jamais.

Stitchin’, Bitchin’, and Braless - elle ne sait pas d'où lui vient ce hobby. peut-être en regardant sa mère broder au coin du feu en hiver. peut-être en voyant sa grand-mère tricoter des pulls, des écharpes et des couvertures pour ses petits-enfants. peut-être en admirant un plaid être tissé, aux couleurs de son tartan, par la bonne vieille méthode, en attendant de pouvoir repartir avec s'emmitoufler dedans. toujours est-il qu'elle a décidé de faire des aiguilles, de la laine et du tissu sa vie entière. sa maison est pleine de choses faites à la main, tout comme sa garde-robe. son esprit regorge d'idées et de techniques qu'elle se plaît à partager avec ses clientes, et elle prend un plaisir immense à offrir ses œuvres à ses amis, juste comme ça, sans raison.

BONE OF MY BONE - elle n'avait pas encore vingt ans quand elle est devenue mrs padair macpherson. elle a épousé son petit ami du lycée parce que ça se faisait beaucoup. ils avaient déjà leurs photos du bal de fin d'année, pourquoi ne pas en prendre une de plus, mais avec marsaili en robe blanche ? elle l'avait cousue elle-même. elle avait changé de nom, de tartan, de tout. elle l'aimait, oh que oui. il a très vite compris qu'elle ne l'aimait pas comme il l'aimait. il savait, il acceptait. ils trainaient dehors, ne rentraient parfois pas, ne parlaient pas vraiment de où ils étaient allés. ça leur allait bien comme ça - au moins, la société ne viendrait pas les emmerder puisqu'ils étaient coincés dans un mariage convenable, dans une maison qui pourrait accueillir toute une descendance, parfaitement capable de sourire. en vérité, ils étaient heureux. elle vivait avec son meilleur ami, lui avec la femme de sa vie. elle ne saura jamais combien de temps ils auraient tenu.

RATIONAL AND OPEN - la magie telle que le Golden Order la connaît n'a plus le moindre secret pour marsaili, qui l'étudie depuis des décennies. elle la fascine, l'obnubile, occupe tout son temps libre. les valeurs de l'Ordre ont rythmé son éducation, son père, ses oncles et son grand-père l'assenant joyeusement de faits et croyances occultes. tout ceci se mélangea aux douces légendes que sa grand-mère lui contait avant de la laisser s'endormir. le monster du loch ness vivait non lien de chez elle, elle pensait entendre quelques esprits tapager dans les greniers, croit dur comme fer aux banshees, selkies, kelpies et autres créatures folkloriques. pourquoi ne pas y croire alors que la magie existe ? c'est aussi de cette façon que se manifeste son énergie: son imagination, et sa naïveté d'une certaine manière, n'ont aucune limite.

LET ME SEE YOUR HAND - gladys mckinnon était la grand-mère maternelle de marsaili. elle était grande, mince, et elle ne perdit pas sa silhouette en vieillissant. totalement ignorante au sujet des sorciers et de la magie, elle en était pourtant une, de sorcière - mais pas telle que le golden order l'aurait définie. elle lisait sur les paumes des mains et au fond des tasses de thé. ele croyait aux dires de ses cartes et affirmait pouvoir communiquer avec l'au-delà. la magie que gladys maîtrisait n'a jamais été questionnée par les urquhart qui partagèrent sa vie quand sa fille en épousa un. en vérité, elle ne fit qu'alimenter leurs croyances éronées et les fasciner davantage.

BYE BYE BIRDIE - brighid urquhart était la grande-mère paternelle de marsaili. c'était une femme douce et discrète, membre du golden order après que son mari ait pu l'y introduire. son savoir et sa sagesse étaient sans limite, et sa curiosité lui avait permis d'en apprendre beaucoup, sur tout. sa vraie passion, c'était les oiseaux. elle savait où les chercher, elle savait les trouver, elle savait les nommer rien qu'en les regardant où en les écoutant. elle n'en possédait aucun, affirmait qu'ils étaient plus beaux dans la nature. elle emmenait parfois marsaili avec elle quand lui prenait l'envie de sortir et d'aller les observer. la jeune femme en garde de vifs souvenirs, et est aujourd'hui capable d'exploits similaires à ceux de sa grand-mère en ornithologie, quoique ses connaissances soient dix fois moins étendues.

DANCEFLOOR NEMESIS - marsaili ne sait pas danser. elle cache sûrement un ou deux pieds gauches de plus que ceux qu'on peut lui compter. ce n'est pas faute d'avoir essayer ; qu'il s'agisse de pas traditionnels écossais ou de la valse qu'elle s'était efforcée d'apprendre pour son mariage, ses tentatives étaient nombreuses. mais aucun professeur, ni même un ami charitable, n'avait jamais réussi à lui donner une allure autre ridicule en la faisant danser. même le disco (meilleure musique de tous les temps, elle le soutiendra jusqu'à sa mort) ne parvient pas à réveiller en elle un quelconque talent. elle passera donc sa vie à regarder les autres danser, à suivre maladroitement les pas de certains en balançant la tête et en tapant du pied en rythme avec la musique. seul le slow reste à sa portée.

CRYSTAL BALL - dans la timeline désormais effacée par les voyageurs de 2020, c'est un avenir chargé qui attend marsaili. son activisme pour les droits des femmes et de la communauté LGBT ne cessera que lorsque ses jambes cesseront de vouloir la faire marcher jusque dans la rue. elle se fera arrêtée de nombreuses fois dans le cadre de manifestation, si bien que certains membres du commissariat de son quartier commencerons à l'appeler par son prénom dès les années 80. elle passera la majorité de sa vie célibataire, enchaînant les histoires sérieuses mais vouées à l'échec avant de se résigner et de consacrer sa vie entière au militantisme et à sa boutique chérie. quand elle dut mettre la clé sous la porte, au début des années 2000, elle fut révoltée de voir que des puants de capitalistes rachetèrent sa boutique pour y exercer leur activité de capitalistes puants. en septembre 2020, elle allait fêter ses soixante-quinze ans quand les sorciers tima mirent leur sortilège à exécution. elle était loin de londres, réfugiée dans son propre cottage écossais, assise dans son rocking-chair, des bigoudis dans les cheveux et un tricot sur les genoux.