ANIMATION n°1 (HALLOWEEN) : LE BAL DES SORCIERES

Daniel ne pouvait pas comprendre l’ironie de son propre déguisement, du moins pas dans sa totalité. Car si il avait choisi ce déguisement, ce n’était pas pour rien, non. En tant que membre du Golden Order, il était parfaitement conscient qu’un sorcier ne portait pas la cape qu’il avait revêtu, ou encore qu’ils ne se baladaient pas avec une baguette magique, et c’était justement ce qui faisait sourire le brun. Conscient qu’il avait été invité par un sorcier, il avait envie de s’amuser de la situation en moquant légèrement ces gens, dont il faisait partie sans même le savoir.

Parce que nous étions en pleine soirée d’Halloween, le chauffeur de son taxi ne s’étonna pas le moins du monde de son costume. Presque toute la ville se rendait au même endroit, et le chauffeur avait entendu parler de la soirée. Arrivé à destination, Daniel lui tendu son dû, avant de sortir du véhicule pour se retrouver devant la bâtisse où il passerait la soirée.

Sans se faire prier, le brun entre dans la maison, et se fait accueillir par un cocktail. Conscient de l’endroit où il se trouvait, le membre du Golden Order renifle la boisson avant de finalement consentir à une boire une gorgée. Le breuvage coule dans son oesophage, et y laisse une sensation agréable de chaleur, et un goût un peu sucré, un peu piquant sur ses papilles.

Ses yeux se posent finalement sur @Bonnie Wilson et @Henry Fitzgerald, deux amis quoi que pas du tout du même milieu. Il se rapproche d’eux, et jette un coup d’oeil à leurs costumes. Comment ne pas comprendre, alors même que la soirée de ce soir faisait référence à ceux personnages ? « Hey, salut. », lance-t-il aux deux acolytes. « Gatsby, hm ? Pile dans l’ambiance. », un sourire vient étirer ses lèvres alors qu’il prend une seconde gorgée de sa boisson.

costume de Daniel (et oui il porte la capuche pour l'instant)

résumé:

Ruby a donné rendez-vous à Theodore à neuf heures devant la Herbert House, comme l'indique la carte d'invitation qu'elle a reçu. Drôle de personnage qu'elle a découvert quelques temps plus tôt ; en réalité, sa rencontre avec Theodore lui a fait l'effet d'une véritable bouffée d'air frais, au milieu de ce marécage d'ennuis qui l'entoure. Et elle n'a pas hésité un instant à lui proposer de l'accompagner pour la soirée déguisée qui marquerai la fin du mois ; à laquelle elle ne se serait très certainement pas rendue sans la compagnie du grand brun venu du futur.

A vrai dire, la foule l'angoisse de plus en plus, et si elle garde la face, les rumeurs (pourtant véridiques) qui circulent sur sa famille et le bannissement de ses parents sont contagieuses et les regards suspicieux se perdent dans son sillage, elle en a bien conscience. Mais en fidèle Spered qu'elle représente, une fierté caractérielle l'oblige à garder un semblant de dignité - quoi qu'elle en dise.

Comme elle le lui a bien indiqué, Theodore s'est déguisé pour l'occasion. Ruby a décidé d'incarner ce soir un vampire médiéval, et s'est surprise à se prendre au jeu du déguisement parfait : elle a hésité à utiliser son don pour rendre le tout plus réel, mais a décidé de s'éloigner de la solution de facilité. Certainement l'influence des Spered et leur course à la première place, à la reconnaissance et à la perfection qui ressortent dans cette simple volonté de réussir son déguisement. C'est évidement le cas.

Saluant Theodore, elle entre à sa suite dans l'immense manoir, découvrant avec une certaine admiration masquée la décoration. Attrapant un cocktail au vol, elle adresse un clin d'oeil discret à Theodore. « Je ne pense pas que seuls des sorciers soient présents ce soir. Alors pour rappel ; nous sommes en pleine crise économique, environ 80% de la population écoute Pink Floyd en ce moment, et la Reine d'Angleterre n'est pas encore morte. » A la mine de Theodore, elle pense l'impensable, et manque de recracher son cocktail. « Sérieusement, la Reine d'Angleterre en 2020 ? » Dans un rire, elle prend soin de vérifier autour d'eux que des oreilles indiscrètes ne se soient pas mêlées à cette conversation.

Spoiler:

Theodore n'est pas certain que tout ça soit une bonne idée. Une fête, le soir d'Halloween, avec autant de sorciers réunis au même endroit? Mais qu'importe, le Bennett n'est pas connu pour ses choix résonnés et réfléchis. Lui qui ne s'est jamais vraiment senti à sa place au sein de la communauté sorcière se voit désormais accepter l'invitation de l'une d'entre eux, et pas n'importe laquelle. Si on avait dit à Theo il y a quelques mois qu'il se rendrait à une soirée avec une Spered, il ne l'aurait probablement pas cru. En 2020, on lui a parlé des autres clans à la Pelham School. Et les Spered, il doit avouer que la réputation qui est la leur à son époque, et qui semble l'être aussi en 1975, et bien, elle n'est des plus reluisantes. Surtout pas pour un humain comme lui. Mais @Ruby Crowley est bien différente des siens, le Tima a eu l'occasion de s'en rendre compte par lui-même. Et peut-être que ceci s'explique par les regards venimeux qui se posent sur elle à son passage. Planté devant le manoir, Theo observe la jeune femme s'avancer vers lui, et ne peut ignorer les visages qui se tournent vers eux, les murmures qui s'échangent à voix basse derrière le dos de la jeune femme. Le Bennett ne s'attarde pas sur eux, et se concentre uniquement sur Ruby qui arrive à sa hauteur. « Ton maquillage est très réussi, tu es terrifiante. » Un sourire vient trouver sa place sur son visage tandis qu'ils s'avancent ensemble dans le manoir. Theo s'est également déguisé pour l'occasion, en improvisant avec les quelques vêtements qu'il possède en 1975. Ce soir il prend la peau d'un tueur, l'épiderme couvert de sang ci et là, son t-shirt blanc taché lui aussi. Le couteau en plastique glissé dans sa ceinture est le seul accessoire dans lequel il a investi pour ce soir.

On leur glisse à chacun un cocktail dans la main, et Theo s'empresse d'y goûter. Par la même occasion, Ruby en profite pour lui faire un petit rappel sur leur époque, et les erreurs à ne pas commettre. Il ne peut s'empêcher de sourire un peu plus lorsque la sorcière mentionne la reine. « Que veux-tu que je te dise? Je commence sérieusement à penser que c'est une sorcière, une doyenne, et qu'on nous le cache. » Un léger rire échappe de ses lèvres. Son regard se perd ensuite sur la grande salle dans laquelle ils viennent d'entrer, et ou de nombreux convives sont déjà en train de boire, manger, discuter ou danser. Son regard glisse sur une femme déguisée en James Bond Girl - qui a bien plus de classe que lui dans son costume - puis sur un homme déguisé en vampire - qui n'a rien d'Edward Cullen, mais plutôt de Nosferatu, oui, la version de 1922 - et enfin sur un trio où il ne reconnaît que @Daniel Holmes, déguisé en sorcier. Il ne peut s'empêcher de sourire légèrement avant de détourner le regard. « Je pense que cette soirée est l'une des pires idées qui soit, mais tu sais quoi? On va en profiter quand même. Finis moi ce verre, on a pas de temps à perdre. » Il termine alors son verre d'une traite, encourageant la Spered à faire de même.

Spoiler:

Environ deux semaines auparavant
Il est quinze heures quand Tara entre dans la pièce, les mains encombrées de trois mugs qu’elle lâche brutalement sur le bureau. Agatha s’empare de la tasse ornée de l’inscription « Respect the beard » et porte le thé froid à ses lèvres. Tara prend place sur la chaise en face d’elle, exultant une étrange satisfaction. La jeune femme comprend alors que la suite ne va pas lui plaire…



Le jour d'Halloween
Agatha attend son amie dans un coin de la pièce, son cocktail de bienvenue dans une main. Elle est vêtue d’une robe marron au large col blanc et s’est coiffée d’un chapeau de tissu de la même couleur. A ses poignets pendent des liens en corde. Tara allait la tuer pour s’être déguisée en sorcière de Salem et cela la réjouissait littéralement. La jeune femme rumine en observant la foule à la recherche de visages connus. Elle combat l'envie persistante de partir, c'est qu'elle doit un service à sa collègue qui l'avait dépêtré du monologue de Georges sur sa mycose à l'orteil gauche. Un serveur passe devant elle sans s'arrêter, la narguant de son plateau recouvert de minuscules petits fours. Ridicule. Agatha s'apprête à le héler lorsqu'elle aperçoit Tara. Elle se pare aussitôt de son sourire le plus innocent.

Spoiler:

Tara était-elle heureuse du tour pendable qu'elle avait joué à Agatha en la contraignant, plus ou moins contre son grès, à l'accompagner à cette soirée ? Non, pour la simple et bonne raison qu'à ses yeux, il ne s'agissait en rien d'un méfait, même si elle reconnaissait tout à fait de bonne grâce qu'elle avait tout de même amené son amie et collègue à venir en ces lieux là où ce n'était initialement pas sa volonté première. Elle avait même tout fait pour que la jolie brune n'oublie pas de venir à cette soirée, utilisant en ce sens les propres post-it d'Agatha en les collant à divers endroits qu'elle savait stratégiques, comme d'éternels rappels flashy et colorés. Et oui, elle avait osé, diante ! Mais il fallait bien savoir manœuvrer sa barque, certaines fois, d'autant plus lorsque cela ne les obligeait quand même pas à voguer sur des eaux putrides, dangereuses et infestées de requins. George Herbert n'était en effet pas un requin, mais un Wendan, ce qui n'était quand même pas la même chose. La jeune femme n'était pas sans ignorer que certains sorciers issus d'autres clans ne devaient pas forcément hésiter à dépeindre les membres de son propre clan comme des êtres bestiaux et animaux, là où plus d'un parent sorcier devait bien être capable de prétendre que les Wendans savaient de se transformer en monstres censés vouloir dévorer les pauvres enfants refusant d'aller se coucher ou de manger leur soupe. Tara n'appréciait pas forcément ce genre de mauvais tours, mais son éducation l'a poussait à ne pas s'en formaliser plus que ça : on ne pouvait pas faire entendre raison à tout le monde, et c'était donc une perte de temps que de se sans cesse se formaliser d'insignifiants qui n'influaient ni n'importaient pas dans sa vie. Elle se devait d'être au-dessus de ça, ce qui lui permettait tout de même de pouvoir se sentir à sa place en société, où qu'elle aille, et ce même si des sorciers d'autres clans étaient là. Se sentir légitime et jamais intruse était bien plus simple pour passer du bon temps, n'est-ce pas ?

En revanche, elle savait que tout le monde n'était pas aussi civilisé et pas aussi rompu qu'elle aux mondanités. Et si George était un homme plutôt charmant, il n'en demeurait pas moins excentrique. Excentrique et ambitieux, n'hésitant pas à convier sous son toit des personnalités n'étant pas forcément en phase les unes avec les autres, là où les atomes crochus ne se commandaient pas, soulevant la possibilité, pour qui était trop impétueux ou buté, de créer quelques remous et tumultes. Or, ce genre de choses là, Tara savait qu'Agatha n'en était pas trop friande, elle qui aimait par dessus tout avoir la situation sous contrôle. Si étiqueteuse et post-its étaient des armes, et bien Agatha serait une terrible et redoutable guerrière, à n'en point douter ! Alors autant ne pas la laisser seule trop longtemps : d'ici à ce qu'elle prenne la tangente ou qu'elle se mette à regretter de ne pas avoir glissé une agrafeuse dans son sac à main pour faire taire un lourdaud qui serait venu l'aborder sans manières ... Se mouvant parmi les convives sous les traits d'une banshee, un choix qui mêlait à ses yeux tout à la fois la thématique mythico-légendo-magique (pour peu que ce terme existe réellement !), ses ascendances celtes, et des festivités de Halloween elles-aussi fortement empruntés aux Celtes, Tara souriait de plus en plus en se rapprochant d'Agatha. Et à l'instant où leurs regards se croisent enfin, ses yeux se mettent à pétiller d'une lueur tout à la fois heureuse et maline. Mais aussi terriblement amusée, de par le choix de costume de son amie. « Ma chère Agatha, chercherais-tu à me faire comprendre que je t'amène à un trépas certain en ayant sollicité si ardemment ta présence ici à mes côtés ? Une martyr de Salem, vraiment ? Cela doit bien faire de moi ton bourreau alors. » Mais après tout, c'était de bonne guerre, non ? Et puis, elle aussi avait sorti le grand jeu. Vêtue d'une robe faîte d'étoffes grises et blanches, seyante mais aussi un peu vaporeuse, Tara avait fait venir chez elle l'un des meilleurs artisans coiffeurs de tout Londres afin qu'il s'occupe de ses cheveux, devenus en cette soirée d'un gris argenté. Mais la jeune femme avait tenu à se maquiller elle-même, blanchissant quelque peu son teint et ourlant ses lèvres d'un rouge profond tirant sur le noir, là où ses yeux étaient charbonneux et ses cils longuement étirés. « Très bien, je serais donc, pour ce soir, la bean sith venue te livrer la mélopée funeste de ton trépas prochain ! » Tendant son propre verre de cocktail en direction de celui d'Agatha, elle lui offrit ainsi de trinquer, un grand sourire amusé sur les lèvres.

Theodore semble d'humeur. Dégoulinant de sang (Ruby admire avec une certaine horreur le réalisme du liquide vermeille), les habits blanc troués dévoilant une partie de son thorax, le jeune homme du futur mérite une œillade épatée. Elle ne s'attendait à rien, mais est loin d'être déçue.

La Reine d'Angleterre. Une doyenne. Finalement, l'idée n'est pas si idiote que ça. Alors, elle fronce les sourcils. Bien sûr que c'est idiot. Ils le sauraient, tout de même. Presque vexée d'avoir laissé une telle idée lui effleurer l'esprit, elle reporte son regard sur Theodore... qui esquisse un sourire après un vif regard vers l'Assemblée. Le regard de Ruby s'emplit de malice alors que le jeune métisse l'invite à terminer son verre. Imitant son acolyte dans un léger rire, elle se retourne et attrape deux nouveaux cocktails au vol. Elle en tend un à Theodore, et tente d'identifier l'origine des rêveries de son camarade. « Tu me parais bien enjoué, pour une fête célébrant les morts. » Son regard de biche, empli de curiosité, l'interroge avec un petit air diablotin. « Qu'est-ce qui te fait sourire ainsi, beau brun ? » Ses yeux dérivent d'un déguisement de sorcière (quelle blague de mauvais gout) à un autre de vampire (la ressemblance avec le sien l'irrite un peu), en passant par une multitude d'autres fantaisies au couleurs automnales. Sans aucun doute, cette fête ne manquera pas de rebondissement, songe-t-elle en buvant une nouvelle gorgée de son cocktail.

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