ANIMATION n°1 (HALLOWEEN) : GROUPE N°2 (le labyrinthe)

Comment se sont-ils retrouvés ici? Theodore n'est plus sûr de le savoir. De trop nombreux verres de cocktail, probablement, puis quelqu'un avait proposé de s'éclipser pour visiter le labyrinthe de la propriété avant qu'on ne les mette dehors. Le Tima n'avait pas pu refuser, car après tout, dans quel genre de propriété trouvait-on un labyrinthe? Theo n'avait jamais vu ça.

Et le voilà en compagnie de @Ruby Crowley avec qui il a passé la majorité de sa soirée, les deux compères avancent et ne cessent de rire ou de trébucher sur la moindre irrégularité du sol. « Bon, on a peut-être abusé sur le cocktail, mais ça en valait le coup, non? » Le binôme tombe rapidement sur deux autres personnes qui les ont précédé dans le labyrinthe. @Daniel Holmes et @Henry Fitzgerald marchent tous les deux à quelques mètres devant. Ruby et Theo les rattrapent assez rapidement, peut-être car l'idée de retrouver Daniel plaît au Bennett. Le groupe continue son avancée tous ensembles, pendant ce qui semble être une éternité. Finalement, chaque recoin du labyrinthe semble être le même, et bientôt Theo a l'impression que les grandes haies ondulent tout autour de lui, et se rapprochent à chacun de ses pas. Puis ce sont des grognements, des aboiements qui s'élèvent et viennent briser le silence de la nuit. Le jeune homme jette un coup d'œil à ses compagnons, avant que les créatures ne se dévoilent à eux. Deux molosses, dont les têtes semblent se multiplier, les crocs aussi longs que son avant-bras, et d'une hauteur qui semble bien anormale pour des chiens. Theo fronce les sourcils, et titube quelque peu vers eux avant qu'une main ne se referme sur la manche de son t-shirt pour le retenir en arrière. Perdu, le Tima plonge ses mains dans ses poches, à la recherche d'une quelconque feinte. Les petits fours qu'il y trouve semblent curieux entre ses doigts, mais il n'y fait pas plus attention. Il les jette sur les créatures, espérant ainsi gagner du temps pour s'échapper. « Mangez, mangez! Tout est fait maison à ce qui paraît! »

Spoiler:

Ruby a trop bu. Beaucoup trop bu. Et Theodore aussi. Elle rit, à plein poumons, à s'en exploser les cordes vocales. Il lui semble qu'elle n'a pas ri autant depuis une éternité, et ça lui fait un bien fou de se déchirer l'abdomen de toute cette joie. Un brin hébétée et passagère, certes, mais une joie sincère tout de même. A bout de souffle, elle sort du bâtiment en compagnie du jeune humain du futur et se dirige vers les jardins - sans réellement savoir pourquoi (certainement le besoin de prendre l'air, et quoi de mieux que la verdure pour se rafraichir ?). De toute façon, les festivités sont terminées. Mais ce n'est pas l'heure de rentrer. Que penserait... Que penserait qui, au juste ? Elle vit seule, mange seule, dort seule. Et ce sentiment ne fait que s'accroître depuis le bannissement de ses parents, à peine quelques semaines plus tôt. Elle pourrait appeler Aina ou Delia, mais rien ne lui disait qu'elles n'étaient pas toutes deux dans le même état qu'elle - voire pire. Le mieux à faire est définitivement de rester ici avec Theodore, pourquoi pas jusqu'au petit matin, à contempler les étoiles et rire de leur idiotie. Ça lui semble un très bon programme.

Elle reconnait une silhouette à quelques mètres devant elle. - Psssst... C'est mon ex, le grand brun sexy. Henry. En d'autres circonstances, elle aurait soupiré d'ennui et pris grand soin de l'éviter du mieux possible. Mais l'alcool rend idiot, plus encore que l'amour rend aveugle (l'a rendue, en tout cas), et elle s'élance vers Henry et son camarade en sautillant, suivie par Theodore. - Hey, Henry ! Ca faisait longt... Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que deux molosses poilus pointent le bout de leur museau. Et c'est plus fort qu'elle : toute sa classe et sa dignité s'envolent dans un cri strident qui semble sans fin, alors que sous le coup de la surprise et de la panique, elle tombe en arrière, déchirant par la même occasion les volants de sa robe (satané déguisement !). Aussitôt, elle trouve le talon de sa chaussure et l'enlève par réflexe, les yeux comme sortant des orbites, menaçant de son arme les deux bestioles qui... sont-elles vraiment réelles, au juste ? Elle le saurait, tout de même. N'est-elle pas celle censée contrôler les mirages ?

Spoiler:

Il n’a certainement pas assez bu. Trop sobre pour laisser le flou le noyer, trop enivré pour garder la tête haute ; parfait entre-deux qui le laisse dans l’imparfait d’un état d’esprit duveteux. Il traine son corps comme on traine un poids à la cheville ; il courbe l’échine, l’homme en gris. Il n’a pas envie de rester. Il veut retrouver le confort de son petit appartement, le moelleux d’un matelas recouvert de draps sombres ; il veut dormir. Ou alors, boire un café. Faire quelque chose de plus productif que d’avoir à soulever le poids de son épuisement. Et il y a ces gens qui l’entourent, dont il ne sait quoi penser - il a l’instinct qui s’agite. Tous ceux qui l’accompagnent ont bien plus bu que lui. Il a l’impression de se tenir gardien d’une garderie - il manque de sursauter lorsqu’il entend une voix féminine l’appeler. Ruby. Evidemment. Il soupire lorsque la jeune femme s’approche ; il n’est pas doué pour ce genre de retrouvailles. Mais en reconnaissant cette lueur d’euphorie qu’il croise dans les regards des plus alcoolisés de l’assemblée dans les yeux de la belle, Henry ose s’apaiser. Certainement est-elle trop saoule pour lui rappeler leur triste histoire, lui crier dessus, voire le cogner ; il le mériterait. Sombre connard d’insensible qui ne lui a donné que la moitié d’un amour superficiel.

Il n’a pas le temps de s’attarder sur ces drôles de pensées qui flottent dans un coin de son crâne. A quelques pas, il entend rugir. Grondements dangereux qui sonnent l’alarme du détective, toujours si alerte - merde, il aurait dû prendre son arme. Plutôt, le voilà qui se tient debout face à ces molosses aux airs menaçants, sans d’abord y croire. Dans quoi se sont-ils embarqués ? Pourquoi a-t-il fallu qu’Henry suive Daniel dans ce labyrinthe ? Théodore essaie de faire diversion, tandis que Ruby brandit l’un de ses talons en guise d’arme de fortune. Il croit rêver. Mais plutôt que de perdre de précieuses secondes à maudire son sort et sa compagnie titubante, Henry esquisse quelques pas vers l’arrière pour tenir hors de portée la jeune femme qui ne semble pas comprendre la gravité de la situation. « Ruby, tiens-toi tranquille, lui chuchote-t-il. Tu risques d’aggraver la situation ! » A force d’exciter ces bêtes, ces dernières ne feront qu’une bouchée du petit groupe. Il faut réfléchir. Et c’est à cet instant qu’Henry regrette d’avoir englouti ces quelques coupes de champagne. Il cherche dans ses poches, quelque chose, n’importe quoi qui pourrait leur servir. Il desserre la cravate qui pend à son cou, histoire de mieux respirer. Finalement, son regard se tourne vers Daniel. Peut-être que lui aura de quoi les tirer d’affaire. « Holmes, tu as une arme ? »

Spoiler:

Quelle vie de merde, songe souvent Daniel. Voilà peut être la raison pour laquelle il s’était laissé enivrer aussi facilement. Entouré de sorciers, c’était un comportement plus que questionnable, et qui lui aurait probablement valu une bonne remontrance de sa mère. Mais elle n’est pas sa mère, et cette simple pensée eut-elle traversé son esprit que le Holmes balayait mentalement les barrières qui l’empêchait de vivre sa soirée exactement comme il le voulait. Il avait besoin d’apaiser son esprit, juste le temps d’une nuit. S’empêcher de penser n’était pas chose facile quand on s’appelait Daniel Holmes et que l’on avait une extraordinaire propension à réfléchir à tout, du coup, l’alcool était la solution (idiote).
Il ne savait pas bien pourquoi @Henry Fitzgerald était venu avec lui. Pour garder un œil sur le protégé de la dirigeante du Golden Order ? Peut être. L’option n’avait pas effleuré son esprit. Après tout, ils appréciaient la compagnie l’un de l’autre, non ? Certes il n’était pas aussi proche du Fitzgerald que d’autres, mais leurs conversations étaient toujours intéressantes, et puis Henry était de ces hommes qui ne l’emmerdaient pas et qui ne lui donnait pas le sentiment de sympathiser avec lui parce que son nom était le même que celui d’Anastasia.
Et maintenant, ils étaient dans un labyrinthe. Des statues avaient été posées dans les culs-de-sac, et Daniel les observaient parfois avec intérêt, d’autre fois avec curiosité. Le sorcier qui était leur hôte ce soir était un homme étrange, que Daniel aurait aimé connaître davantage (envie qu’il avait envers la plupart des sorciers qu’il rencontrait, et qui était définitivement due à une espèce de curiosité scientifique mal placée et totalement héritée de la femme qui l’avait élevé).
C’est quand il entend un grognement que l’homme imbibé hausse les sourcils, surpris, mais pas vraiment effrayé, rendu plus téméraire qu’il ne l’est vraiment par tout cet alcool. Il se rend alors compte qu’ils ne sont pas tout seul, @Theodore Bennett étant non loin de lui (un frisson parcourt son échine quand il pose son regard sur lui, mais il l’ignore) et @Ruby Crowley, qui lâche un cri pile au moment où ses iris se posent sur elle. Theodore lance des petits fours aux chiens, la scène semble irréelle et pourtant si vraie en même temps.
C’est la question d’Henry qui le ramène à la réalité, réduisant d’un coup le nuage qui s’était formé autour de son crâne. Il pose la main à sa hanche, par réflexe, et se rend compte qu’il n’a rien sur lui. Idiot. « Non. », fait-il en se rapprochant de Theodore, pour lui prendre le bras. « Recule. », il regarde rapidement derrière lui, vers Ruby et Henry. « Doucement. », souffle le brun alors que les chiens se rapprochent.