queen of the neighbourhood (bonnie)

PRENOM, NOM - Quand son nom résonne, on fait tout de suite le lien avec le Premier Ministre britannique. Du moins sur le sol anglais. [Wilson] est cependant assez courant pour qu’on se dise, à première vue, que Bonnie n’est surement pas de la même famille. C’est pourtant tout le contraire, et plus elle manifeste, plus on la lie d’avantage à l’homme politique. Tout le monde ne partage pas les mêmes idées politique que son paternel et il n’est d’ailleurs pas rare qu’à son nom les gens ne se gênent pas pour lui faire payer les erreurs d’Harold. C’est [Bonnie] qu’on l’appelle, un prénom difficile à raccourcir sans tomber dans le ridicule. Elle l’adorait son prénom, le trouvait aussi charmant que particulier, puis depuis ce film en 67, elle a presque l’impression de porter un fardeau. Où qu’elle aille, on lui murmure les aventures de ces Bonnie and Clyde. De ce duo qui fascine autant qu’il effraie, et que le film du même nom a transformé en fantasme. Des blagues, elle en essuie tous les jours depuis. Ça fait huit ans, il serait peut-être temps de changer de disque, non ?

DATE ET LIEU DE NAISSANCE - Elle est née à [Londres] dans un hôpital hors de prix. La richesse de son père déjà bien présente. C’est le [03 mars 1941] qu’elle a vu le jour, en plein pendant la seconde guerre mondiale. Ses premières années de vie, elle n’a pas beaucoup vu son père, d’ailleurs. Si bien qu’en 45 elle le reconnaissait à peine.

NATIONALITE & ORIGINE - Sa mère est d’origine [suédoise] et a d’ailleurs un sacré accent qu’elle ne compte pas effacer au profit de celui plus british de son mari. Mari qui est d’ailleurs tout ce qu’il y a de plus [anglais]. Bonnie a la double nationalité depuis toujours, et a passé beaucoup de ses vacances dans la famille de sa mère, parlant de suédois couramment.

GENRE & ORENTIATION SEXUELLE - À son âge, à son époque, on attendrait d’elle [une femme cis] une famille déjà ou au moins un mari. Mais Bonnie n’a rien de tout cela. Parce que [les hommes] si elle les aime, ce n’est jamais que pour quelques soupires nocturnes.

STATUT CIVIL - Elle a bien été fiancée un jour mais tout s’est très mal terminé, depuis, elle reste [célibataire]. Mariée à son travail et à la cause.

METIER - Si l’on demande à son père ce que Bonnie fait dans la vie, son métier serait celui de lui donner des cheveux blancs. [Journaliste] après de longues d'études, elle a réussi à trouver un poste [au sein du Guardian]. Son expérience, avec le temps, lui confère une certaine liberté : mais qu’on ne se trompe pas, en tant que femme on attend d’elle surtout des articles féminins, superficiels et sans importance. En bref, de quoi divertir la femme au foyer. Des articles dont elle ne veut pas et qu’elle s’est d’abord refusé à écrire non sans rendre fou son rédacteur en chef. Il finit par accepter certains de ses sujets de société, de ses faits divers, de ses enquêtes, en échange de quelques articles pour la gente féminine de l’époque sur le dernier patron de robe à la mode. Bonnie travaille deux fois plus pour assouvir ses rêves de reporter, livrant à son supérieur le travail d’une journaliste de rubrique pour avoir le droit d’être considérée comme une journaliste d’enquête et d’écrire sur des sujets impactants. Un métier qui lui demande beaucoup d’investissement et de nuits blanches, mais qu’elle ne changerait pas pour tout l’or du monde.

DOMICILE - Elle n'aime pas les grands appartements sans vie et se contente bien volontiers d'un [petit appartement] cosy & plein de babioles à [Camden] près des étables du market.

CARACTERE - Bonnie est l’incarnation de la femme qui se veut libre, indomptée et indépendante. Elle a du mal à demander de l’aide ou à accepter la main qu’on lui tend tant elle veut avoir l’air (si non être) forte, car sa fierté n’a pas de limite. Elle serait capable de se rendre malade au lieu de s’avouer vaincue, un état d’esprit qui lui a valu de nombreux sermons de la part d’amis, de membres de sa famille ou de collègues. Une détermination ornée d’une nature perfectionniste qui cache surtout un entêtement profond et une certaine inconscience, que ce soit vis-à-vis de ses limites ou des obstacles à devoir franchir pour atteindre les buts qu’elle se donne.

Têtue, elle l’est autant qu’elle est passionnée : par son travail, par la société, par l’art, la littérature, l’histoire. L’esprit vif et cultivé (et avec un parent politicien et un autre professeur), difficile de passer à côté de la culture. Petite érudit qui se perd des heures dans ses découvertes, avide d’en savoir plus (toujours plus) poussée par une curiosité de tout temps qui fait d’elle une femme pleine de ressources. Elle serait la parfaite petite journaliste… si elle n’avait pas un sens éthique assez ambiguë lorsqu’il est question d’enfreindre la loi ou les moeurs au nom de la vérité. Une tendance à l’aventure et un petit problème avec l’autorité qui ont développé chez elle un côté courageux, parfois trop. Parce qu’au fond Bonnie reste quelqu’un de bienveillant et de juste, qui ne peut rester impassible devant les horreurs de la société et de l’humain.

Mélanger altruiste et insurgée, c’est ce qui a suffit pour faire descendre Bonnie dans les rues pour se battre pour les droits de ses soeurs les femmes, mais aussi pour les droits des autres. Car une société injuste elle n’en veut pas, et sur le dos des autres elle ne veut pas se construire. Elle fait partie de ces femmes qui manifestent parfois paisiblement, parfois de manière plus agitée, la seule différence étant sans doute que les tabloids s’arrachent d’avantage ses photos pour leurs articles : la fille du Premier Ministre qui proteste le gouvernement de son père, c’est du pain béni pour la presse à ragots.

Et si on la dépeint comme une femme de caractère, on se souvient surtout de ses sourires et de son aisance sociale. Espiègle, solaire et charismatique, vivre dans la haute société lui aura mine de rien donné les clés pour amadouer les foules et pour faire d’un étranger un de ses plus proches amis en quelques phrases. On dit que si les marins ont des femmes à chaque port, Bonnie à un ami dans chaque ville. Ce n’est ni totalement faux, ni totalement vrai. Elle rayonne de par sa générosité et sa répartie qui surprend et fait souvent rire, quand son cynisme ne vient pas froisser quelques plumes à ces messieurs dames.

Bonnie est quelqu’un d’entier et d’optimiste, qui a la naïveté de croire que le monde de demain sera forcément meilleur que le monde d’hier. Papillon social, elle s’adapte avec aisance aux gens qu’elle est amenée à fréquenter sans jamais avoir besoin de se livrer sur elle-même pour qu’autrui le fasse. Car des secrets, Bonnie en a. Ils sont cependant bien gardés, et si d’apparence tout semble bien aller, elle n’en reste pas moins humaine et (trop) fière : ses tourments et ses sentiments, elle les cache pour la même raison qu’elle refuse l’aide qu’on veut parfois lui apporter. Parce qu’elle a besoin de se sentir forte, de se suffire à elle-même car d’expérience, elle ne peut véritablement compter sur personne.

CONNAISSANCE DE LA MAGIE - Absolument [rien].

GROUPE - 1975.

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