kenna | wuthering heights

ANECDOTE - ta naissance n’a pas été tout à fait vu ou accueilli comme une bénédiction. Tes parents ? Deux inconscients qui aimaient jouer avec le feu, deux sorciers de clans opposés, à peine sorti de l’adolescence et de leur période de rébellion. Ils se sont plus, ils ont entretenu une relation pendant un temps, se fichant des conséquences, sans savoir que les conséquences seraient une grossesse gémellaire, rien que ça.

ANECDOTE - tu as grandi au sein du clan C’horf, auprès de ta mère Delilah, dans l’ignorance complète de tes origines. Tout ce que tu savais, tout ce que tout le monde savait, c’était que ta mère était revenue avec un bébé et que le père était mort avant d’avoir pu assumer. Un scandale pour un clan si conservateur que celui-ci mais il était inenvisageable pour tes grands-parents d’abandonner leur descendance et encore plus de dire la vérité. On s’était ensuite empressé de marier ta mère pour que tous oublient au plus vite que tu étais née dans le péché alors que ta mère avait à peine 18 ans.  

ANECDOTE - Tu as grandi avec le sentiment d’être incomplète, de ne pas être à ta place. Si tu n’as manqué de rien, les tensions avec ta famille ou ton clan était constante. Tu étais la trouble faite, celle qui sème la tempête partout où elle va, celle qui refuse de se plier aux règles morales. Tu n’y pouvais rien si tout ça allait à l’encontre de ta nature profonde, et tu n’avais aucune intention de la réprimer. Tu voulais qu’on t’accepte pour qui tu étais mais ça n’avait jamais été le cas. Ta mère en particulier était très douée pour faire comme si tu n’existais pas, surtout quand elle a commencé à avoir d’autres enfants avec son mari.

ANECDOTE - Il était enfin là, le jour que tu avais tant attendu : le jour de la cérémonie. Tu avais hâte : hâte de faire tes preuves, hâte d’avoir enfin le sentiment d’appartenance que tu cherchais tant chez les C’horf. Mais il ne s’était rien passé. Tu n’avais rien ressenti. Tu étais restée là, immobile, attendant de te sentir enfin entière. Mais rien. Tous étaient restés mortellement silencieux alors que tu réalisais dans leur regard que tu avais échoué. Tu n’étais pas une sorcière. Tu ne leur appartenais pas. Le choc avait été dévastateur. A tes yeux, tu n’étais rien si tu n’étais pas une sorcière. Le monde s’écroulait sous tes pieds mais tu ne savais pas encore à quel point. Avec la cérémonie et ton échec, il avait fallu envisager une autre possibilité : et si tu appartenais au clan de ton géniteur ? Et comme on tire sur un fil, le mensonge s’était défait : ton père n’était pas mort, c’était un Spered, issue d’une prestigieuse famille du Conseil, qui plus est. Non seulement il n’était pas mort mais il avait élevé une petite fille ces 12 dernières années. Ta sœur. Ta jumelle. Une jeune fille à qui on avait aussi menti et qui avait également échoué à sa cérémonie. Il fallait avouer la vérité, vous échanger et assumer les conséquences de ce mensonge.

ANECDOTE - Si la vie chez les Spered a comblé le sentiment d’appartenance après lequel tu courrais, tu as continué de lutter un bon moment pour savoir qui tu étais. Tu avais toute cette colère au fond de toi, envers ta famille, envers tes parents et ce ressentiment envers celle qui s’avérait être ta sœur et dont tu ignorais tout. On aurait pu croire que vous auriez comblé le temps perdu mais cela n’avait pas été le cas. Vos clans respectifs ne le permettaient pas, entretenant entre vous une animosité et une rivalité constante. Comment la détester alors que vous aviez partagé le ventre de votre mère et qu’elle était si douce, si inoffensive ? Vous étiez si différentes… Tu as fini par te dire que c’était plus simple ainsi, qu’en étant odieuse avec elle, tu lui éviterais d’avoir à se torturer pour savoir comment se comporter avec toi. C’était mieux ainsi.

ANECDOTE - Tu n’aurais jamais cru que ça t’arriverait à toi : tomber bêtement amoureuse. Et pourtant, c’était le cas. Toi si carriériste, toi si ambitieuse, tu avais cédé aux appels de phare de ce sorcier. Riley avait été ton premier amour, ton grand amour. S’il avait toujours fait partie de ta vie, du moins depuis que tu vivais chez les Spered avec ton père, tu n’avais pas tout de suite compris l’étendu de tes sentiments. Mais une fois que tu les as acceptés, ça a été comme tomber dans un puit sans fond. Tu lui as tout donné, tu as accepté de l’épouser, tu as porté son enfant. A cette époque tu pensais sincèrement que tu avais tout : l’amour, une famille, la médecine. Et puis un jour, ce mirage s’était évaporé et tu étais restée seule avec ton fils. Ce serait mentir de dire que tu n’avais pas vu les signes avant-coureurs mais tu avais cru stupidement que vos sentiments et votre famille serait plus fort que ça. A tort. Il avait disparu et ton cœur avec lui.

ANECDOTE - Tu n’avais jamais eu un caractère facile mais c’était sans doute pire depuis. Tu t’es plongé dans les deux seuls domaines qui t’importaient : ton travail et ton fils. Tu t’es évertue à devenir un chirurgien quand le plafond de verre était plus épais que jamais tout en t’impliquant dans l’éducation de ton fils afin qu’il ne devienne jamais un lâche comme son père. Ta vie, c’était ça. Ton fils, le boulot. Pas de place pour des hommes plus qu’une nuit. Tu n’avais pas besoin d’homme et tu étais bien décidée à le prouver.

ANECDOTE - Ironiquement, depuis cette épreuve, tu n’as jamais eu autant la maîtrise de ton don. Comme si c’était ta propre douleur que tu transposais sur les autres. Ou alors qu’elle t’avait donné une meilleure compréhension de ce à quoi ressemblait la véritable souffrance. Dans un cas comme dans l’autre, le résultat était le même. Tu ressentais même une certaine satisfaction sadique à y avoir recours. Mais tu préférais ne pas aborder ce point avec qui que ce soit.

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